vendredi 8 avril 2011

Les éditions Contrat maint

Nous mettons à l'honneur dans la vitrine de la librairie les éditions Contrat maint.


"Contrat maint est une économie. La forme des ouvrages (A4 plié en quatre agrafé dans une couverture de couleur) est née en 1998, lors d’un séjour au Brésil ; elle s’inspire de la Literatura de cordel. “Littérature de corde” est le nom donné à des ouvrages brefs, mélange de mythes et de récits modernes, qu’il était d’usage d’accrocher sur des cordes pour les vendre.


Nous publions des textes d’artistes et de poètes contemporains, des traductions, des textes de traducteurs, des essais. Ils sont écrits directement “au format” ou bien donnent des nouvelles d’un travail en cours, issus d’un ensemble qui sera visible ailleurs, autrement. Ou encore, ils ont vu le jour dans un contexte différent (autre support, autre langue), nous les prélevons, nous les traduisons.


Éditions au coût réduit, autofinancées, diffusées par abonnement dans une enveloppe format lettre : deux ouvrages de “littérature sur papier à facture” n’excèdent pas 20 grammes et sont envoyés par la poste au tarif dit rapide. Chaque livret est tiré à 500 exemplaires. C’est un stock pour lequel nous devons trouver le plus grand nombre de destinations."


Venez découvrir ces petits livres, vous en trouverez certainement un qui vous sera adressé !

vendredi 1 avril 2011

Antony Suter lit Beckett en bilingue

Le mercredi 13 avril à 19 heures :


Une naissance difficile

VLADIMIR. – A cheval sur une tombe et une naissance difficile. Du fond du trou, rêveusement, le fossoyeur applique ses fers. [En attendant Godot]

Astride of a grave and a difficult birth. Down in the hole, lingeringly, the gravedigger puts on the forceps. [Waiting for Godot]

Le 24 octobre 1968, Samuel Beckett se confie à Charles Juliet: ‘J’ai toujours eu la sensation qu’il y avait en moi un être assassiné. Avant en moi un être assassiné. Il me fallait retrouver cet être assassiné. Tenter de lui redonner vie… Une fois, j’étais allé écouter une conférence de Jung… Il parlait d’une de ses patientes, une toute jeune fille… A la fin, alors que les gens partaient, Jung resta silencieux. Et comme se parlant à lui-même, étonné par la découverte qu’il faisait, il ajouta - Au fond elle n’était jamais née. J’ai longtemps eu le sentiment que moi non plus je n’étais jamais né.’ [Charles Juliet, Rencontre avec Samuel Beckett, Exportations, Editions Fata Morgana, 1986.]

A partir de cette rare confession, Anthony Suter, spécialiste de l’œuvre de Beckett de par ses cours universitaires, ses mises en scène et ses nombreuses lectures, a rassemblé un choix de textes qui ont trait à la naissance. Une naissance qui donne inévitablement lieu à la mort, mais qui se conjugue avec une expression d’angoisse et de désespoir, ensuite détournée par l’humour noir et l'insatiable soif d'amour d’un être enfin réconcilié avec la vie par l’écriture.



Hospice (pour Samuel Beckett)

Sur des vélos de chambre

avec de faux sourires

de comédiens, retraités

du camp des forcenés,

ils tournent leur temps

dans une course sans suite.

[A.S. , décembre 2010]